Okinawa Kempo Kyushin-Ryu

Le Kempo Kyushin-ryu du Maître Okinawaïen Yasukazu KURODA est une synthèse d’écoles d’Arts Martiaux Chinois. A l’instar des styles de Gung-Fu Wu-shu (styles du sud de la Chine : Wing Chun, Hung Gar, Choy Lee Fut et des styles du nord : Nan Pei Chuang Fa, Ming Chuang Fa, etc.) l’enseignement du Kempo Kyushin-ryu repose sur la connaissance et la percussion des points vitaux (Koshi-Jutsu) et le durcissement du corps par l’entraînement intensif au makiwara.

L’emblème de l’école est représenté par la main (ken) tenant en son médaillon l’interpénétration des éléments Yin/Yang (futatsu-tomoé). Toutes les techniques de frappe des mains : piques des doigts (nukité), paume de main (kumadé) du sabre de main (shuto) des phalanges (kentos) des coudes, des genoux, et des pieds revêtent une partie fondamentale dans la pratique, nécessitant lors des examens d’épreuves techniques des tests de casse (shiwari).

Le Kempo Kyushin-Ryu prône une garde stable et naturelle, mains ouvertes de façon à faciliter les déplacements très rapides. Toutes les techniques ont pour finalité le corps à corps. La notion « d’irimi » littéralement « entrer » sur l’adversaire est appliquée dès le début de l’apprentissage des techniques. Cette méthode de combat insiste sur la nécessité de l’affrontement réel entre pratiquants, afin de développer un état d’esprit non conditionné par la peur ou l’agressivité latente, souvent inhérente au doute provoqué par une pratique trop indulgente envers soi-même. C’est pour cela qu’à la fin de tous les cours, chaque pratiquant affronte successivement tous les autres kempokas en Kumité (combat) sur la technique du jour enseignée ; l’attaque de l’un étant portée, mais la riposte de l’autre devant être totalement contrôlée. La présence de l’adversaire exigeant la présence de soi dans le moindre geste, une faille dans la concentration, un décalage entre le corps et l’esprit ne pardonnent pas à l’entraînement. Vigilance est donc le maître mot de l’école.

Pour ce qui concerne les techniques de jambes, elles sont toujours portées en-dessous du niveau de l’abdomen avec différentes frappes de pieds sur les articulations de l’adversaire. Les saisies et projections ont aussi cours, mais celles -ci sont  uniquement effectuées après pénétration effective dans la garde adverse : défense avec saisie, synchronisée d’une contre-attaque. Cet Art martial exige dans sa progression un état d’esprit humble et discipliné (Kenjo-no-bitoku) permettant au Kempoka d’accéder à des techniques supérieures garantissant à l’Art son esprit BUDO. (Quand un homme n’est pas capable de dominer ses faiblesses, c’est qu’il n’a pas d’idéal dans la vie, et qu’il manque de maturité. (l’Esprit Kyu « shin » Ryu).

L’Esprit du Kempo Kyushin-Ryu

Ici intervient la méditation ZEN, pratique indissociable de l’entrainement. Le ZEN SOTO est pratiqué avant et après chaque cours, ceci sans aucune exception. Le Zen développe la concentration et au-delà de la simple attention de l’esprit (nécessaire à toute pratique martiale) il englobe la vie même. Source d’éveil à laquelle se réfèrent bon nombre d’Arts Martiaux en paroles ou par écrits, mais que peu mettent en pratique car le ZEN n’est que cela : pratique du Zazen c’est-à-dire de la méditation « sans but ni profit ». La raison d’être en définitive du Kempo Kyushin-ryu est de mettre le pratiquant face à lui-même, à travers une pratique intensive de l’abandon de l’égo, Les techniques de combat ne sont que les supports d’un travail interne.