L'Arnis Eskrima Philippin

L’archipel des Philippines comprend plus de 7000 iles, situé dans une zone géographique où les échanges commerciaux ne cessaient de fluctuer : Chine, Vietnam, Malaisie, Indonésie, Japon.

Le 27 avril 1521 eu lieu dans l’archipel des Philippines la bataille de Mactan. L’explorateur portugais Ferdinand Magellan au service de l’Espagne cherchait à étendre l’influence espagnole en convertissant les populations locales au Christianisme. Il tenta de soumettre le chef indigène Lapu-Lapu qui refusait la domination étrangère. Magellan mena une expédition armée contre Lapu-Lapu sur l’ile de Mactan. Mal préparés et désavantagés par leur nombre et leur connaissance du terrain, les Espagnols ne purent utiliser leurs armes (rapière, dague, etc.) ni même leurs navires à pleine efficacité

Les guerriers de Lapu-Lapu plus nombreux, maîtrisant les lieux résistèrent farouchement n’utilisant que des armes sommaires (bâton, hache, machette, couteau). Magellan fut blessé par une lance, puis tué au combat. Sa mort marqua l’échec de la tentative espagnole de colonisation immédiate de Mactan. Lapu-Lapu devint un symbole de résistance Philippine. Cet évènement mit temporairement fin aux aspirations des Espagnoles dans la région.

Quelques années plus tard, après la mort de Magellan les Espagnols revinrent aux Philippines avec une force mieux organisée. En 1565 l’explorateur Miguel Lopez de Legazpi établit la première colonie espagnole à Cebu. Ils réussirent progressivement à soumettre les différents royaumes locaux. Le Christianisme s’imposa et Manille devint la capitale coloniale en 1571. Ainsi, l’Espagne domina l’archipel pendant plus de 300 ans. La colonisation espagnole a influencé les Arts Martiaux Philippins notamment l’eskrima (ou arnis/kali) en y introduisant des techniques d’escrime européenne. Les Philippins ont adapté ces techniques avec leurs propres armes traditionnelles. Cela a donné naissance à un style fluide mêlant bâtons, lames, et mains nues. L’Eskrima reste aujourd’hui un symbole d’identité culturel des Philippines.

L’Arnis Eskrima Philippin s’est fortement développé, avec désormais une multitude d’écoles aux méthodes d’entraînements très diverses et privilégiant pour certaines le travail des armes tranchantes. Toutefois, le bâton (Olisi) en rotin reste l’arme la plus couramment utilisée et maniée avec dextérité, le bâton peut briser une noix de coco d’un simple balancement du poignet !

Pratiquer l’Arnis de Mano (main) Eskrima (escrime en Français) c’est tout d’abord apprendre à utiliser un bâton et à se déplacer sur 3 distances pour esquiver et frapper ou bloquer et frapper de façon parfaite face à différents angles d’attaques ciblant les zones sensibles du corps humain.

L’Eskrimador (pratiquant l’eskrima) utilise 2 bâtons avec des enchainements asymétriques (Sinawali) permettant de développer le côté gauche (Yin) comme le côté droit (Yang) en agissant de façon bénéfique sur l’équilibre des 2 hémisphères cérébraux, et ainsi d’acquérir un parfait état ambidextre agissant en « profondeur » sur la motricité et la fluidité du corps et de l’esprit.                                     

La réalisation personnelle étant de pratiquer de façon progressive et variée, en veillant à toujours privilégier cet état « d’esprit guerrier » ou chaque geste, chaque mouvement doit être exécuté pour sauver sa vie ! L’autodéfense Filipino peut être abordée avec un bâton de poche (Doulo Doulo) aux dimensions variant entre 13 et 15cm ou avec une revue roulée, un crayon bic, une clé, etc. en ayant toujours pour principales cibles les points vitaux et zones sensibles du corps humain : les yeux, les tempes, la gorge, les articulations des coudes, les mains, les parties génitales, les genoux et les cuisses. 

« Eveiller l’instinct » tel était le maître mot du Guro, (Professeur) car cela nécessite non seulement beaucoup de pratique, et d’attention, mais aussi beaucoup de souplesse et de fluidité gestuelle. Au fil de la pratique les gestes deviennent instinctifs, fluides, les sensations s’éveillent, et l’esprit s’aiguise.   

L’émergence de l’instinct résulte de 3 éléments : pratique, fluidité et adaptabilité. Les différents niveaux d’apprentissage et d’acquisition des connaissances s’opèrent en fonction de différentes pratiques : SOLO OLISI (le travail du bâton simple) DOBLE OLISI (le travail du double bâton) KUTSILYO DEPENSA (le travail du couteau de défense), MANO – MANO (le travail à mains nues), LAYOG DUMOG (le travail de la lutte Philippine) etc. Certes, dans l’Eskrima d’origine, il n’y avait pas de forme fixe, mais désormais le nouvel Eskrimador pratique de façon sûre et progressive où seul l’instinct à l’esprit guerrier doit permettre d’évoluer vers une forme libre !                               

Pour nous autres pratiquants passionnés d’Arts Martiaux, chaque période de la vie est faite d’un nouvel apprentissage, aussi, nous étudions aujourd’hui la pratique du bâton Philippin de l’Ecole BISAYA ESKRIMA, sous la férule de son Concepteur et Maître Bruno CANCHO PARRA.

Filipino Martial Arts

Les racines Espagnoles de Bruno CANCHO lui ont permis d’approcher à travers de nombreux ouvrages écrits en Espagnol, la véritable histoire des Philippines. Devenu érudit de son  historique et de sa culture des Philippines, mais aussi passionné par les Arts Martiaux, cet Eskrimador courageux n’hésita pas un instant à partir seul à l’autre bout du monde à la recherche des grands Maîtres d’Eskrima, en se plongeant dans le cœur même de l’archipel des Philippines : les Visayas (plus concrètement l’ile de Cebu).

L’Ecole BISAYA ESKRIMA est une école d’Arts Martiaux Philippins née en 2015 du Concepteur Bruno CANCHO après plus de 25 années d’expérience dans différents styles Philippins : Balintawak, Askal Hybrid Arnis, De campo 1-2-3 Original, Baraw Sugbo/Arnis Diablo, Combat Eskrima Maranga, Abenir Kalis, Kalavéra Eskrima; avec des expériences variées auprès de grands Maîtres Philippins.

Depuis, Bruno CANCHO a réalisé 3 vidéos techniques sur l’Ecole Bisaya Eskrima https://bisayaeskrima.fr movie-book-kali-eskrima-self-defense-arts-martiaux-paris et a publié un ouvrage particulièrement instructif intitulé ARNIS et ESKRIMA que l’on peut facilement acheter sur amazon.fr.

Le mot BISAYA ESKRIMA fait référence à l’une des trois régions des Philippines d’où proviennent la plupart des styles qui influencent l’école et plus particulièrement de l’ile de Cebu. ESKRIMA et ARNIS sont les termes les plus couramment employés dans cette région pour définir les arts martiaux Philippins.

L’Ecole est structurée en 3 segments (distances) dont la principale étant la spécialité de l’Ecole : le CORTO SERRADA (distance moyenne et courte ) avec le bâton (Olisi) d’une longueur variant entre 57 et 60cm. Son complément est le LARGO MANO (distance longue) avec un bâton de 70cm et le BARAW (couteau) de 30cm qui offrent pour ces trois armes des connaissances générales en arts Martiaux Philippins.

Désormais l’école Bisaya Eskrima est présente dans plusieurs pays, mais son siège est actuellement en Espagne. Notre Ecole d’Arts Martiaux située à Derval entre Rennes et Nantes (accessible par la RN 137) est actuellement en phase de Formation (arnis-eskrima@orange.fr) Notre passion pour cet Art  Martiale Philippin nous amène à inviter chaque année Maître Bruno CANCHO, et son Instructeur Représentant pour la France Mr Gaston MARCOTTI (voir bisayaeskrima.fr) non seulement pour acquérir de nouvelles connaissances en Arnis Eskrima, mais aussi pour faire connaître à d’autres pratiquants d’Arts Martiaux cette école traditionnelle complète qu’est le Bisaya eskrima